Comment devenir digital nomade ? Mes conseils après 3 ans de voyage
Devenir digital nomade pour bosser depuis un hamac sous les cocotiers, ça te dit ? Eh bien, tu risques d’être déçu ! Je peux t’assurer que, contrairement aux clichés que tu peux voir sur Instagram, le quotidien des digital nomades ne ressemble pas franchement à ça. Pourtant, le digital nomadisme est à la mode. Je peux le comprendre, j’ai moi-même succombé à cette tendance en 2017 ! J’ai alors troqué ma vie de salariée parisienne contre une vie de digital nomade (en famille). Je partage avec toi mon expérience et quelques conseils pour devenir un digital nomad épanoui, mais averti 🙂
Digital nomade : définition
Tu en as sûrement entendu parler, ils sont à la mode et c’est une espèce qui connaît un développement rapide 😄. Pour faire court, les digital nomades, ou nomades digitaux, sont des travailleurs qui ont la possibilité d’exercer leur activité d’où bon leur semble et qui en profitent pour voyager. Le plus souvent, ils exercent un métier issu du web : graphiste, développeur, rédacteur Web, community manager, etc. Il y a 1000 façons d’être digital nomade : partir sur les routes de France avec un van, voyager à l’autre bout du monde sac sur le dos, changer de destination régulièrement ou s’installer un peu plus longtemps. Bon, soyons clairs, je suis loin de correspondre au profil “type” du nomad digital. En général, il voyage seul et il a plutôt entre 25 et 30 ans ! J’ai 40 ans et je voyage en famille, mais quand on a un rêve, rien n’est impossible. Enfin, je crois !
Devenir digital nomade : c’est le choix que j’ai fait en 2017
En octobre 2017, j’ai rendu les clés de notre appartement et, avec mon fils et mon mari, nous avons pris un aller simple. Rien ne s’est fait du jour au lendemain et avant de se rendre sous les tropiques, on a pris le temps nécessaire pour mûrir ce projet. La principale question était de savoir comment nous allions continuer à gagner notre vie. Nous avions tous les deux une envie de reconversion professionnelle. On a donc commencé par se former à nos futurs métiers. Puis, pleins d’autres questions ont suivi… Comment va-t-on gérer l’école pour notre fils ? Peut-on créer une micro-entreprise et travailler depuis l’étranger ? Je ne vais pas toutes les lister, ce serait beaucoup trop long 😅 ! Je te propose un résumé en quelques lignes de notre parcours de ces 3-4 dernières années et, si devenir digital nomade te tente, je te livre quelques conseils tirés de mon expérience.
Ma première année en tant que famille digital nomade
Pour notre première année en mode nomade, nous avons découvert plusieurs pays, entre l’océan Indien et l’Asie du Sud-Est. J’ai gardé mon emploi de salarié à mi-temps et j’ai travaillé à distance pendant presque un an. En parallèle, nous avons pratiqué l’instruction en famille. On ne va pas se mentir, ça n’a pas été un franc succès chez nous ! Bilan de l’année 1 :
– le bonheur au niveau des voyages ;
– l’école à a maison : c’est pas pour nous ;
– je veux me lancer en freelance !
Les pays : Seychelles, Réunion, Maurice, Malaisie, Thaïlande, Viêtnam, Indonésie
La deuxième année de digital nomadisme
On décide de poser nos valises à Bali où on inscrit notre fils dans une école locale, mais où l’enseignement se fait en anglais. Je prends une année sabbatique et je me lance en freelance à presque 40 ans pour devenir Community manager et Rédactrice Web freelance. Je rencontre plein d’entrepreneurs, de voyageurs, de digital nomade. J’adoooore cette vie !
Les pays : Bali, Maurice et France.
La troisième année digital nomad
On continue notre vie à Bali. Notre fils se plaît à l’école, mais la France et la famille commencent à lui manquer. Je développe mon activité, j’adore ce que je fais même si ça demande énormément de travail et que ce sont les montagnes russes émotionnelles. Je sais que je vais dans la bonne direction. Puis la Covid débarque… À l’été 2020, on rentre en France en pensant pouvoir retourner à Bali en septembre, mais les frontières restent fermées et le sont toujours.
Les pays : Bali, France.
La quatrième année. Digital quoi ?
On y est ! 2021 est là et nous sommes en France ! Je me concentre sur le projet Du jus dans le citron 🍋 que je développe avec Céline 😉. On s’adapte à cette nouvelle situation, notre fils va au collège et on envisage notre style de vie un peu différemment (je vous en dis plus en fin d’article)
Les pays : France. Mais attendez, on n’a pas dit notre dernier mot !

Mes 7 conseils pour devenir digital nomade
1 S’assurer que c’est un style de vie fait pour toi
Aimer voyager est une chose, mais ne plus avoir de chez soi en est une autre ! Certains ont besoin de se sentir bien chez eux, d’avoir des repères. C’est sécurisant d’avoir un environnement familier et de savoir que les choses ne vont pas bouger. Devenir digital nomade implique beaucoup d’incertitudes. Il est beaucoup plus difficile de prévoir les mois à venir et je pense d’ailleurs que pour vivre pleinement l’aventure, il faut garder une certaine souplesse, accepter que les choses ne se passent pas comme prévu ! J’ai mis un certain temps à accepter l’incertitude et à ne plus la considérer comme quelque chose d’angoissant. Pour vous donner un exemple, actuellement, nous sommes en France. On a eu un super plan pour se loger, mais qui s’arrête bientôt. Il faut que nous trouvions un autre logement jusqu’en juin. Alors on regarde ici et là. Pourquoi ça ne m’angoisse pas plus que ça ? Parce que j’ai confiance, je sais qu’on va trouver ! Et après ? On aimerait repartir à l’étranger alors on regarde les destinations possibles en fonction de nos contraintes et de la situation sanitaire. Ce que je veux vous dire, c’est qu’à l’heure actuelle, je ne sais pas où nous allons dormir le mois prochain et encore moins les mois suivants 😂. Et pourtant, ça ne m’angoisse pas, au contraire, je trouve ça super excitant ! L’aventure va pouvoir recommencer !! 🤗
>> Si tu veux en savoir sur ce style de vie et que tu aimes les vidéos Youtube, je te recommande la chaîne Nomade Path. Ludo et Jeanne, que j’ai rencontrés à Bali, ont créé un média pour ceux qui ont envie de devenir digital nomades.
2 Être prêt à faire tenir ta vie dans une valise
À moins d’avoir un bien immobilier qui restera ton chez-toi, ton pied-à-terre, il va falloir dire au revoir à presque tous tes biens. Ce n’est que matériel, mais c’est lorsqu’il faut débarrasser une maison ou un appart qu’on réalise tout ce qu’on a accumulé. Tu as plusieurs options :
- Mettre toutes tes affaires dans un garde-meuble ou avoir des proches sympas chez qui tu pourras stocker tes affaires.
- Tout vendre ! C’est l’option qu’on a choisie. On a vendu ce qu’on pouvait, donné ce qui restait et jeté le reste. On a chacun à peu près 2 valises chez nos parents respectifs (en Bretagne et à l’île Maurice, c’est pas le plus pratique je te l’accorde 😅). C’est comme ça que je me suis rendue compte que mes albums photos sont les biens auxquels je tiens le plus dans la vie !
Depuis plus de trois ans, nous n’avons plus de logement et notre vie tient littéralement dans une valise et un sac à dos chacun. Devenir digital nomade, c’est aussi revoir ses besoins élémentaires à la baisse et réaliser qu’on a besoin de très peu de choses pour vivre.
3 Avoir un métier ou une activité nomade compatible
Tu as plusieurs options :
- demander à ton employeur actuel si tu peux travailler à distance ;
- trouver une nouvelle entreprise qui embauche en télétravail total ;
- pratiquer ton activité actuelle en tant qu’indépendant ;
- si ton métier ne te permet pas de travail à distance, tu peux te reconvertir et te former à un métier 100 % digital.
Tu es infirmière ou boulanger ? Clairement, ça va être compliqué de digitaliser ton activité. Si tu ne veux pas passer une bonne partie de tes journées derrière un ordi, je pense que la vie de digital nomade n’est peut-être pas pour toi. Eh oui, même si les cocotiers ne sont jamais loin, on a les yeux rivés sur notre écran, c’est ça la réalité ! Par contre, les weekends sentent souvent bon les vacances 🌴.
Dans ma vie de salarié, j’étais documentaliste dans une entreprise privée et 95 % de mon job était réalisable à distance. J’ai eu la chance d’être dans une entreprise très ouverte et en avance sur son temps. Ma demande pour passer en télétravail total a été acceptée. Avant de partir, je me suis formé au Community Management, un métier qu’il est possible de digitaliser à 100 %. J’étais aussi attirée par la rédaction Web et le SEO donc j’ai suivi une autre formation. La pandémie a accéléré la digitalisation partout où elle était possible. Si aujourd’hui tu ne peux pas pratiquer ton métier à distance, mais que tu veux tenter l’aventure du nomadisme digital, il existe des formations pour à peu près tout ! Par contre, ne soit pas trop pressé de devenir digital nomade. Se former prend du temps et l’expérience s’acquiert doucement. La période actuelle n’est clairement pas favorable aux voyages… mais c’est peut-être le bon moment pour te former ?
4 Choisir des destinations adaptées
Le choix des destinations dépend évidemment des goûts de chacun, mais aussi de certaines contraintes. Dans notre cas, il n’était pas possible de partir vers l’Amérique du Sud ou du Nord par exemple. Pour des raisons pro, je devais être soit sur le même fuseau horaire que Paris, soit “en avance” ! Pas envie de devoir me lever à 2 heures du matin pour le brief du matin ! Cela dit, c’est peut-être un peu plus gérable lorsqu’on vit seul ou en couple. Avec des enfants, ça me semble trop compliqué de vivre en décalé. On n’est pas là pour souffrir après tout 😅.
Autre contrainte qui influe sur le choix des destinations : le budget bien sûr ! Si tu veux rester un mois au Japon ou à Singapour, il faudra prévoir le budget adapté au coût de la vie de ces pays.
5 Avoir conscience qu’on ne rentrera pas dans les cases
Quand on est digital nomade, on ne rentre plus toujours dans les cases. Ça peut être compliqué d’obtenir un justificatif de domicile ou certains documents demandés par l’administration. Autre point important, dans de nombreux pays, il faudrait en principe avoir un permis de travail même lorsqu’on ne travaille pas pour une entreprise locale. Certaines administrations ferment les yeux, donc on s’autorise à profiter d’un contexte où les règles sont encore très floues. Le phénomène du nomadisme digital est assez récent et la plupart des pays n’ont pas statué sur cette situation. Mais on y vient doucement ! La pandémie a accéléré les choses et les visa pour digital nomades commencent à pointer le bout de leur nez. C’est déjà le cas en Estonie, en Géorgie, aux Bermudes, à l’île Maurice… Le Costa Rica, l’Indonésie et d’autres pays y réfléchissent sérieusement. En attendant que la situation des digital nomades soit prise en compte, il faut être prêt à accepter que les choses ne soient pas toujours simples à expliquer, ni à comprendre. Qu’on se le dise, face à ce style de vie, l’administration et mamie Huguette sont un peu dépassées !
6 Être prêt pour l’aventure
Je ne dis pas qu’il faut avoir une âme de grand aventurier, mais quand on veut devenir digital nomade, il faut forcément être prêt à chambouler son quotidien : changer de logement régulièrement, rencontrer de nouvelles têtes, accepter les bonnes comme les mauvaises surprises. Lorsqu’on voyage en couple, c’est plus facile de faire face aux galères. En revanche, pour le choix de la prochaine destination, il faut parvenir à se mettre d’accord ! Il faut également être prêt à ce que le plan ne se déroule pas comme prévu. Par exemple, nous pensions vraiment que l’instruction en famille allait rouler. Nous nous y étions préparés, nous avions échangé avec l’instit de notre fils qui était aussi très confiant. Mais non, il faut croire que ça n’était pas pour nous ! Personne n’y prenait de plaisir et notre fils voulait aller à l’école. Nous avons dû changer nos plans et c’est pas grave. L’aventure n’est pas tout à fait comme on se l’était imaginée, mais elle n’est pas moins belle pour autant.
7 Envisager que ça puisse s’arrêter…
Le Covid nous a montré que tout peut arriver ! Une situation économique difficile, un problème de santé sérieux ou, tout simplement, nos envies qui évoluent… Il faut aussi se dire que l’aventure peut s’arrêter à tout moment. Ça permet d’en profiter d’autant plus.
Honnêtement, je ne sais pas si je suis encore une digital nomad aujourd’hui. Depuis que nous avons quitté Bali en juillet dernier, pas mal de choses ont changé. Notre fils, aujourd’hui ado, affirme sa volonté de s’ancrer quelque part et, pour des raisons professionnelles, nous n’allons plus pouvoir nous tenir trop éloignés de la France. Pourtant, notre soif d’ailleurs et de dépaysement n’est pas encore assouvie, loin de là ! Alors on envisage l’expérience autrement : vivre à l’étranger, sans vraiment savoir pour combien de temps et en se laissant la possibilité de courtes escapades ici et là. Bien sûr, les ordis seront de la partie. Nous restons des SBF (sans bureau-fixe) mais notre fils ira à l’école. Nous lançons le concept d’expat-nomades 😅.
À travers cet article, mon but n’est pas de t’inciter ou non à devenir digital nomade. J’ai plutôt envie de te proposer une vue assez large de ce qu’être nomade digital sous-entend. Si ce style de vie te tente, je te comprends et je te conseille à 100 % d’essayer ! Et si ça ne te tente pas, je te comprends aussi, parce qu’il y a des contraintes qu’on n’est pas tous prêts à accepter. À chacun de construire la vie qui lui fait envie ✨. Bien sûr, si tu as des questions sur le digital nomadisme ou un point de vue à partager, n’hésite pas à me laisser un commentaire ici ou à m’envoyer un message !
Julie 🍋